Au cours de la dernière décennie, les marchés de compensation carbone ont suscité une attention particulière en tant qu’outil de lutte contre le dérèglement climatique. Bien souvent méconnu du grand public, ces marchés connaissent pourtant une croissance rapide au sein de nos économies modernes. En 2020, le marché mondial de la compensation carbone était évalué à environ 8,6 milliards de dollars, avec un taux de croissance annuel estimé à 15% jusqu’en 2028.

Pour les entreprises, il existe deux motivations distinctes : la compensation obligatoire et réglementée, et la participation volontaire. Dans les deux cas, la compensation carbone peut devenir un allié crucial dans la lutte pour protéger notre planète et ses ressources.

Plantons des arbres

 

Les marchés de compensation carbone : obligatoire vs volontaire – quelle est la différence ?

Les marchés de compensation carbone sont des plateformes où les entités peuvent acheter et vendre des crédits carbones pour compenser leurs émissions. La compensation obligatoire est souvent motivée par des cadres réglementaires, qui exigent de certaines industries ou organisations de compenser une partie de leurs émissions. En revanche, la compensation volontaire est entreprise volontairement par des particuliers, des entreprises ou des gouvernements, motivés par leur responsabilité environnementale.

Avantages environnementaux : l’exemple du Costa Rica

Les projets de compensation carbone apportent plusieurs avantages à l’environnement. En soutenant des initiatives de réduction des émissions telles que des projets d’énergie renouvelable, des efforts de reboisement et des programmes d’efficacité énergétique, ces projets contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Costa Rica est un excellent exemple, avec des projets de compensation carbone réussis, notamment à travers de la reforestation et des pratiques durables de gestion des terres, qui ont entraîné une augmentation de la couverture forestière et une réduction des émissions de carbone. Le pays a ainsi réussi un exploit en générant 99,6% de son énergie à partir de sources renouvelables en 2021.

La compensation carbone est-elle toujours bénéfique ?

Bien que le principe soit bon, dans la pratique tous les projets de compensation carbone ne se valent pas. Alors que certains projets ont des impacts environnementaux positifs, d’autres peuvent être inefficaces, voire nuisibles.

Par exemple, établir une forêt monoculture uniquement pour la séquestration du carbone sans tenir compte de la conservation de la biodiversité n’est pas une bonne idée. Il est donc essentiel que les porteurs de projets soient ambitieux dans leurs objectifs environnementaux et proposent des projets qui profitent à la nature et aux communautés locales.

Aujourd’hui, les marchés de compensation carbone jouent un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique en offrant des opportunités de restauration et de conservation. Pourtant, bien qu’ils offrent des avantages pour l’environnement, il est essentiel de distinguer les bons des mauvais projets de compensation.

Les porteurs de projets doivent privilégier des projets qui vont au-delà de la simple séquestration du carbone et prendre en compte des objectifs environnementaux plus larges, tels que la préservation de la biodiversité et le soutien aux communautés locales. En facilitant et en soutenant des projets ambitieux sur le plan environnemental, les marchés de compensation carbone peuvent véritablement avoir un impact positif dans la lutte contre le changement climatique et contribuer à un avenir durable pour tous.

Treecolor Alliance développe, avec les communautés locales, des projets de reforestation comportant de forts impacts à la fois environnementaux et sociaux.

Découvrez les ici. 

C’est une question dont la réponse est évidente pour nous, mais qui ne semble pas si évidente pour beaucoup – loin de là.

Mais commençons par le commencement.

Qui sont les peuples premiers ?

Les peuples premiers, aussi appelés peuples indigènes ou autochtones, partagent une continuité historique avec un territoire donné avant la colonisation et entretiennent un lien profond avec leurs terres. Ils préservent, du moins en partie, des systèmes sociaux, économiques et politiques distincts. Ils possèdent des langues, des cultures, des croyances et des systèmes de connaissances uniques.

Ils représentent 6,2 % de la population mondiale.

Source : https://www.un.org/fr/fight-racism/vulnerable-groups/indigenous-peoples

 

Une relation fusionnelle avec la « terre-mère »

Ces peuples ont toujours entretenu des liens étroits avec les forêts, les animaux et la nature qui les entourent. Pour eux, la nature est une source fondamentale d’inspiration rituelle et culturelle, ainsi que de matières premières et de nourriture.

Ils considèrent la nature comme un tout auquel ils appartiennent. Ils la vénèrent et la respectent, ne se plaçant pas au-dessus en tant qu’espèce supérieure et dominante, mais en tant qu’alliés et dépendants. Ils savent depuis longtemps que ses ressources sont précieuses et limitées.

Naturellement, ils se positionnent en défenseurs désintéressés de notre planète depuis des générations. Il est donc également naturel que nous les soutenions désormais dans cette mission !

Pour eux, la terre possède même une âme propre, et beaucoup parlent de « terre-mère » qui nous abrite et nous nourrit.

Des peuples souvent discriminés…

Malgré la richesse de leur culture, ces peuples sont souvent marginalisés et discriminés, même dans leur propre pays. Les inégalités sont criantes en termes de pauvreté et de reconnaissance de leurs droits. Par exemple, au Panama, les comarcas indigènes sont parmi les régions les plus pauvres du pays.

Un projet de protection des forêts a donc tout son sens avec ces peuples qui ont déjà prouvé leur capacité à vivre en harmonie avec la nature. De plus, il contribue à lutter contre la pauvreté et les inégalités auxquelles ils sont confrontés.

À une époque où les activités humaines non durables exercent une pression énorme sur notre planète, nous avons beaucoup à apprendre de leurs cultures ancestrales et de leur vision du monde, qui est aussi une vision des origines et du respect de chaque forme de vie.

Des projets porteurs d’espoir

Nos projets avec les peuples premiers au Panama ou en Équateur sont porteurs d’espoir et complets, car ils répondent non seulement à leurs croyances et aux besoins environnementaux et sociaux de leurs territoires, mais également à leurs besoins économiques. La question de leurs droits, notamment en ce qui concerne la propriété des terres, est également au cœur de nos préoccupations.

Une discrimination qui reflète notre méconnaissance de leur culture

Il est indéniable que les peuples premiers reçoivent très peu d’aide dans leur lutte pour protéger la biodiversité, que ce soit dans leur propre pays ou à l’échelle mondiale. Alors, que faisons-nous ici, en Europe ?

Notre manque de soutien reflète notre méconnaissance de leur culture. Leur culture est principalement basée sur l’oralité et les relations humaines, tandis que nos institutions favorisent l’écrit et le distanciel. Comment peuvent-ils accéder aux subventions publiques et aux fonds privés qui pourraient stimuler leur économie et garantir la protection de leurs forêts ? En agissant ainsi, nous les discriminons à notre tour !

Ils ne rempliront jamais de longs formulaires de candidature, ne mèneront pas de campagnes de prospection, mais sur le terrain, ils seront là, motivés et efficaces pour protéger les espèces, la nature et l’humanité tout entière, car ils comprennent déjà les enjeux face à la crise climatique.

Des projets durables

Nos projets de reforestation et de conservation font appel à leurs connaissances ancestrales et sont mis en œuvre avec des équipes locales. Ils sont menés par eux et pour eux, dans un esprit de collaboration fructueuse.

Notre réalité est difficile mais riche : nos projets sont plus coûteux car ils sont mis en place dans des régions reculées où les ressources font souvent défaut, et parfois isolées du monde par des pannes de courant qui peuvent durer plusieurs jours. Sans parler du refus des gouvernements de reconnaître leur droit à la propriété, de les reconnaître en tant que peuples autochtones, ou de délimiter officiellement les territoires qu’ils habitent.

Pourtant, leur travail, leur engagement et leur dévouement quotidien nous rappellent que nous avons fait le bon choix !

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